Le cinéma malien fut, par le passé, l’un des outils les plus importants pour la promotion du Mali. Inscrit dans une dynamique de construction citoyenne et de mobilisation sociale par les autorités politiques d’antan, ce secteur a donné au Mali bien de lettres de noblesse. Les cinéastes émérites comme Souleymane Cissé, Assane Kouyate, Boubacar Sidibé, Ibrahim Touré ou Cheick Oumar Sissoko ont fait la gloire du secteur dans les années 70, 80 et 90. Depuis lors, silence radio.
Le Mali a disparu des radars cinématographiques africains. Le mal est profond et les difficultés du secteur vont crescendo. Nonobstant quelques productions sporadiques d’anciennes figures comme Souleymane Cissé, le Mali a été relégué au second plan de la scène africaine. Plus de vingt-cinq ans d’absence, plongeant toute l’industrie dans la léthargie et laissant les acteurs dans une agonie qui sera accentuée par de multiples maux.
Le diagnostic pose d’abord la problématique du financement, ensuite un déficit de structuration du secteur qui viendra, enfin, mettre à nu un manque criard de politique publique, en matière de promotion culturelle. Sans compter les facteurs conjoncturels liés à la fermeture des salles de cinéma et les défis structurels, notamment le développement d’internet et la floraison des offres télévisuelles.
C’était presque le black-out, en termes bien entendu de contenus, jusqu’en 2020, où le pays a enregistré plus de trois longs métrages et autant de séries télévisées, contre une moyenne d’un long métrage en trois années. La nouvelle dynamique est enclenchée par le groupe de production audiovisuelle ARC EN CIEL qui produit en l’intervalle de moins de deux années deux longs métrages du Réalisateur Fousseyni MAIGA (Le voile secret et les roues du destin) et la série à succès Bamako News, qui bat tous les records d’audience sur les antennes de la télévision nationale.
Le succès du long métrage « Le Voile Secret », avec trois guichets fermés en une soirée, a impulsé une dynamique nouvelle et fait naitre bien d’ambitions. L’intérêt du public malien mettra en confiance de nombreux talents et interpellera les autorités sur les potentialités de ce secteur oublié.
Au-delà de l’effet d’annonce, le groupe Arc en Ciel s’inscrit dans une approche structurelle et se donne les moyens pour atteindre ses objectifs. L’ambition étant de produire chaque année un long métrage et deux séries télévisées, dans le dessein de rattraper le gap du Mali en termes de contenus et de proposer des productions made in mali aux maliens.
Le Réalisateur Fousseyni MAIGA, avec trois projets en deux années et une nouvelle manière de faire du cinéma, se positionne comme le fer de lance d’une nouvelle dynamique cinématographique, qui se frotte aux autres productions du continent en termes de qualité et entend donner au Mali sa renommée d’antan dans le domaine du 7ème art.